Un an après l’annonce d’un « rideau de fer » contre l’immigration clandestine, le dispositif évolue à Mayotte. Radars nouvelle génération, présence militaire renforcée et nouveaux moyens d’interception visent à soutenir l’objectif de 35 000 reconduites à la frontière par an. Détails avec notre partenaire France Mayotte Matin.
Il y a un peu plus d’un an, lors de sa venue à Mayotte, Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, avait annoncé la création d’un rideau de fer pour lutter contre l’immigration clandestine et les arrivées de kwassa. Depuis le passage du cyclone Chido, « il a fallu retravailler la copie », comme l’a souligné le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, lors de son interview dans la Matinale de Kwezi. Ce « mur » sur la mer, « c’est de la présence militaire en observation, avec des policiers et gendarmes qui permettent d’interpeller et d’avoir une meilleure présence sur le territoire et sur le terrain. Les militaires sont présents sur les plages, ils sont en position d’observation », explique le préfet de Mayotte. Il n’y a pas seulement une présence humaine : des radars de nouvelle génération ont été commandés afin d’améliorer la capacité de surveillance. « Ils vont permettre d’aller au-delà des 8 ou 9 milles marins, aux alentours des 20 milles marins », indique François-Xavier Bieuville.
Ces radars vont permettre une meilleure anticipation pour les intercepteurs, qui devraient bénéficier d’un ponton sur l’îlot Mtsamboro afin d’assurer une meilleure présence sur cette zone sensible. Autre mesure : des dispositifs d’identification des navires par voie satellitaire. « Un kwassa sera distingué d’un pêcheur. Le pêcheur aura ce dispositif sur son bateau », explique le préfet. Un gain de temps non négligeable afin de mieux cibler les embarcations repérées par les radars. Récemment, une opération « Requin » a eu lieu, en collaboration avec le préfet de La Réunion et la marine nationale, « qui a permis d’intercepter, entre autres, un boutre en interpellant neuf passeurs en provenance d’Afrique de l’Est », indique le préfet. Emmanuel Macron a annoncé l’objectif de 35 000 reconduites à la frontière par an.
Afin de garantir l’efficacité de ce rideau de fer, il faut que cette lutte contre l’immigration clandestine soit efficace sur terre. 120 fonctionnaires de police du GAO ont la charge de contrôler et d’interpeller les clandestins. Afin de s’aligner sur l’objectif du président de la République, la création d’un Local de Rétention Administrative (LRA) et d’une zone d’attente sur Grande-Terre, vers Longoni, a été validée. Le préfet de Mayotte est clair : « On est en train de reprendre notre montée en puissance. »
Par France Mayotte-Matin